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Reportage

GR® 58 : 4 jours de randonnée pédestre dans le Queyras

Avec 130 kilomètres de sentiers balisés, le GR® 58 est l'un des itinéraires des Alpes françaises les plus réputés.
Suivez-nous pour quatre jours de randonnée dans le Queyras, de Saint-Véran aux Fonts-de-Cervières, à la rencontre de ses vallées fertiles façonnées par l’homme, ses alpages verdoyants, ses forêts foisonnantes, ses anciennes routes d’altitude et ses cols menant en Italie...

MonGR - GR58 - Hautes-Alpes, Saint-Véran, labellisé Les Plus Beaux Villages de France. Crédit : Camille Moirenc / hemis.fr
Jour 1 : de Saint-Véran à l’Échalp

Nous entamons notre randonnée sur le GR® 58 à Saint-Véran, petit village au coeur du parc naturel régional du Queyras. L’ombre de l’aiguille termine sa course sur les cadrans solaires. Stoïques, les gargouilles de l’église regardent passer quelques randonneurs qui musardent. « Il est plus tard que vous ne croyez », dit la devise de l’un des cadrans du quartier de Pierre-Belle, comme pour rappeler le temps écoulé et ses activités artisanales d’autrefois : vannerie, outillage, ébénisterie, ardoiserie, charpentes, agriculture, élevage de chèvres et de vaches…

De ce passé, demeurent de fières bâtisses, dont les balcons ajourés servaient à sécher foin et seigle. On vient aujourd’hui de loin pour admirer cette architecture unique de la « plus haute commune d’Europe ». Au reste, à la table du gîte, la plupart des promeneurs sont des habitués. « Quand on y a goûté, on revient toujours dans le Queyras », lance l’un d’eux. Revenir, repartir…

Au bout du hameau, une piste mène à la Chapelle de Clausis, puis vers le col de Chamoussière. À droite, les sommets toisent le randonneur : tête des Toillies, Rocca Bianca et pic Caramantran, frontière avec l'Italie. Sans s’annoncer, les prairies fleuries du col Agnel l’accompagnent tandis qu’au loin se détachent les Écrins. Rapidement, nous voilà au col Vieux d’où s'amorce la longue descente du vallon de Bouchouse. Les marécages qui entourent les lacs Foréant et Égorgéou regorgent de raretés comme le jonc arctique ou la laîche bicolore, vestiges de la glaciation. Cet écrin de verdure contraste avec l’austérité minérale de la crête de la Taillante, royaume des bouquetins. D'une vaste terrasse dominant la vallée du Guil, le chalet de la Médille regarde vers la face nord du Viso. Quelques pas encore et voici le gîte d’étape « 7 degrés Est » du hameau de l’Échalp, but de la première étape de cette randonnée dans le Queyras.


MonGR - GR58 - Ristolas, L'Echalp, PNR du Queyras - Crédit : Moirenc Camille / hemis.fr
Jour 2 : de l’Échalp au refuge Jervis

Jadis, L’Échalp, dernier hameau de la vallée du Guil, était un point de passage des marchands qui vendaient leurs produits en Italie et des Piémontais qui venaient travailler dans le Queyras. A son tour, le randonneur délaisse le tracé du GR® 58 pour sa variante italienne. Au tiers de la montée, le mélézin cède la place à une pelouse fleurie de rhododendrons.

Bientôt, apparaissent les ruines de l’un des six refuges « Napoléon », construits pour remercier la population haute-alpine de l’accueil fait à l’empereur lors de son retour de l’île d’Elbe. Las ! La montée vers le sommet de Praroussin s’effectue dans le brouillard. C’est même à l’aveuglette qu’il faut maintenant suivre un large chemin de muletiers. Au fond du vallon, se distingue la silhouette du refuge Jervis. Soirée dans la salle commune avec des compagnons transalpins qui s’abritent, eux aussi, du mauvais temps.

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MonGR - GR58 - Refuge de Jervis - Crédit : Fotolia
Jour 3 : du refuge Jervis au Roux d’Abriès

Demain est un autre jour. C’est sous le soleil que le randonneur quitte le vaste pâturage de Ciabot del Pra et file vers les pentes pelées qui le séparent du col d’Urine où le terrain schisteux efface le sentier à chaque fonte des neiges. Au terme d’une montée un peu monotone, une borne frappée d’une fleur de lys et d’une croix de Savoie rappelle les conflits entre les royaumes de France et du Piémont-Sardaigne. Un alpage amorce la descente côté français. Le sentier part en balcons pour rejoindre le GR® 58.

Piquant vers la vallée, le randonneur traverse alors le bois Noir dont les fleurs ne peuvent que le ravir : trolles d’Europe, géraniums sylvestres... Aux abords du torrent du Bouchet et le Roux d’Abriès, le Gîte le Cassu est le terme de l'étape du jour.



Jour 4 : du Roux d’Abriès aux Fonts de CervièresMonGR - GR58 -  Lac de Malrif, Queyras (Hautes-Alpes) - Crédit : Fotolia

En remontant, dès l’aube, le vallon de la Montette, un troupeau de gasconnes aux yeux ourlés de noir nous regarde passer près de la chapelle Saint-Antoine. Au bout de l’alpage et de la passerelle enjambant le torrent, le randonneur devine le col des Thures qui culmine à 1000 mètres plus haut ! Surnommé « col de l’exode », les protestants queyrassins l'empruntèrent vers les principautés allemandes après la révocation de l’Édit de Nantes.

Trois heures d’effort sont nécessaires pour atteindre enfin la crête qu’il faut maintenant longer jusqu’au col de Rasis, dans un paysage devenu lunaire. Plus bas, les pics de la Font Sancte se reflètent sur la surface du lac de Costetes. Quatre patous inspectent, en jappant, le randonneur avant de le laisser passer. Celui-ci contourne le troupeau qui paît dans l’immense cirque de la montagne du Malrif. Au pied des pierriers, le chemin s’égare en plusieurs sentes mais le balisage blanc et rouge nous guide sans peine jusqu’à la crête des Eaux Pendantes.

Une pause avec vue sur le Grand Glaiza et ses presque 3300 mètres de haut. En contrebas, vers le vallon de Pierre Rouge, des marmottes mi-apeurées, mi-taquines, semblent donner l'alerte. Le torrent a beaucoup grossi. Depuis le Glaiza, il a recueilli l'eau d’innombrables sources, ces « fontaines » qui auraient donné leurs noms aux Fonts de Cervières. En outre, la pluie a repris. Elle tombera sans discontinuer jusqu'au gîte de Fonts, tenu par Gilbert, point ultime de ces quatre jours de randonnée dans le Queyras.

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Infos
pratiques

  • Accès : en voiture par la N94 jusqu’à Mont-Dauphin puis la D902 pour monter dans le Queyras. En train, arrêt à Montdauphin gare (Guillestre), puis bus jusqu’à Saint-Véran.
  • Dénivelés : sur ce tronçon flirtant avec la crête frontière, le Tour du Queyras montre son caractère sportif avec des dénivelés importants et des passages escarpés. Comme tout itinéraire de haute montagne, ne sous-estimez pas sa difficulté. Toutefois, la variété des hébergements proposés sur le parcours permet d’adapter la longueur des étapes.
  • Période : traditionnellement de juin à septembre, avec un pic de fréquentation entre la mi-juillet et fin août, pendant lequel il est recommandé de réserver les hébergements à l’avance. Au printemps, l’enneigement tardif peut interdire certains passages. L’automne est certainement la période la plus agréable, mais certains hébergements sont alors fermés. Renseignez-vous avant de partir.
  • Balisage : blanc et rouge des GR®.
  • Topo-guide « Tour du Queyras - Parc naturel régional du Queyras » ed. FFRandonnée, réf.505, 13e édition, 2015, 15,70 €

Sites et numéros utiles :

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Publié le 10/05/2016