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Le patou ou le chien de protection : quelle attitude adopter ?

Les troupeaux de moutons ou de chèvres que l'on croise le long des sentiers sont de plus en plus souvent gardés par des chiens de protection. Redoutable arme de dissuasion contre les prédateurs, le patou effraie souvent le randonneur par ses furieux aboiements. MonGR.fr vous explique les bons réflexes à adopter en cas de rencontre.

Croiser des troupeaux de moutons ou de chèvres en randonnée est chose courante. Effectivement, les bêtes paissent souvent l'herbe de propriétés privées ou de terrains en location qui ne sont volontairement pas clôturés par les éleveurs afin de laisser le passage accessible aux autres utilisateurs de la montagne. Mais gare au chien de protection qui veille au grain ! Face à la menace des grands prédateurs comme le loup, l'ours et le lynx de retour dans certaines zones, les bergers prennent l'habitude de se munir d'un chien de protection pour prévenir d'éventuelles agressions.

Appelé patou, pastou en occitan (du vieux français « pastre » qui signifie berger), ce terme désigne à l’origine une race de chien, le Montagne des Pyrénées puis, par extension, tous les chiens destinés à protéger un troupeau ovin ou caprin. Leurs aboiements tonitruants et leur haute taille suffisent à impressionner les randonneurs de passage et, surtout, à mettre en déroute les vils prédateurs.

>> À lire aussi : Les secrets d'un trek réussi

La mission du chien de protection

Conseil : Quelle attitude adopter face à un chien de protection. © MONTICO Lionel, HEMIS

La mission d’un chien de protection est d’évaluer, en totale autonomie, ce qui peut représenter une menace pour le troupeau et d’agir en cas de danger ou de prédation. Le chien n’est donc pas éduqué pour attaquer mais pour dissuader les rodeurs, alerter le berger d’une quelconque intrusion et défendre le troupeau, parfois jusqu’à la mort ! Ce n’est pas un chien de compagnie ordinaire, il est considéré avant tout comme une aide de travail pour le berger. Et son éducation dans ce sens commence très tôt.

Glissé dès son plus jeune âge au milieu des brebis, le chiot doit d’abord être accepté par le troupeau pour ne plus jamais le quitter, de jour comme de nuit, aussi bien l’été dans les pâturages que l’hiver dans les bergeries. Bien souvent, les chiens plus âgés guident les plus jeunes dans leur apprentissage. Le chien de protection peut travailler seul mais est plus souvent en groupe, afin de surveiller de vastes portions de territoire.

En pratique

Lorsqu’il perçoit un danger dans un périmètre proche des bêtes, ses puissants aboiements préviennent le berger de cette intrusion et dissuadent en même temps l’intrus de s’aventurer plus loin. Son rôle est donc avant tout de décourager l’attaque en impressionnant et, il faut l'admettre, cela fonctionne à merveille avec la plupart d’entre nous ! Si l’intrus ne tient pas compte de l’avertissement et se montre menaçant pour le troupeau, le chien peut alors aller jusqu’à l’affrontement.

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La marche à suivre

Conseil : Quelle attitude adopter face à un chien de protection de troupeau © MONTICO Lionel, HEMISAvant de partir, localisez les zones de pâturages auprès des offices de tourisme, des maisons de montagne, ou auprès d’autres randonneurs afin de les éviter au maximum. Si vous rencontrez un troupeau, il vaut mieux garder vos distances et contourner l’aire de pâturage ou de repos du bétail.

Contourner le troupeau n’est pas toujours réalisable. Dans ce cas, une cohabitation doit se faire le temps de votre passage. Aussitôt après vous avoir repéré non loin du troupeau, le chien va se mettre en alerte et aboyer bruyamment en filant dans votre direction afin de vérifier quel danger vous représentez pour ses bêtes. Face au chien, gardez votre calme et faites demi-tour lentement ou bien arrêtez-vous : le chien vous flairera, reconnaitra un humain puis, après vous avoir accompagné un moment pour s’assurer de vos intentions, repartira vers son troupeau.

 

Les bons réflexes à adopter face à un patou :

- Ne surtout pas tenter de caresser ou nourrir un patou, un mouton, ou un agneau, le chien interprèterait cela comme une agression ;

- Ne faites pas de gestes brusques ou dominateurs pouvant effrayer le chien. Eviter également d'utiliser des pierres ou un bâton pour le repousser : vous ne feriez qu’accentuer votre côté menaçant ;

- Ne vous mettez pas à courir. La conséquence directe serait que le chien se lance à vos trousses ;

- Evitez de prendre des photos.

Randonner avec son chien 

Il est recommandé de ne pas amener son chien de compagnie lors de vos randonnées en hautes montagnes afin d'éviter tout conflit d'usage avec les troupeaux, mais également pour limiter le dérangement de la faune sauvage. En effet, la simple présence d'un chien, par son odeur, est identifiée comme une menace. Selon l'article du Dauphiné Libéré sur le même sujet, les patous ne reconnaissent pas forcément les petits chiens comme leurs congénères et plusieurs cas d’attaques auraient été constatés. Nous vous conseillons donc de rester très vigilants et de bien vous renseigner avant de partir afin d'identifier les zones où se trouvent des chiens de protection et éviter de s’y hasarder avec l’animal de compagnie.

Pour aller plus loin : 

le podcast #20 Les Baladeurs dévoile la vie d'un berger de troupeau enregistré par l’audio-naturaliste Marc Namblard

La liste des conseils élémentaires pour randonner avec son chien. 

 

Rédaction MonGR - 2019