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Sac de couchage : le bon modèle pour le bon usage

Rien ne vaut une bonne nuit pour récupérer de la fatigue d'une randonnée… et repartir du bon pied. À défaut d'un lit douillet, la qualité de votre sac de couchage contribue grandement à ce sommeil réparateur. Comment choisir ? Grâce aux conseils suivants.

Rappels techniques

Vous éviter de greloter, c'est le but d'un sac de couchage. Il lui faut pour cela conserver la chaleur produite par votre corps en l'isolant au maximum du froid ambiant par une enveloppe d'air retenue au sein même de son garnissage. Plus ce dernier emprisonne d'air, meilleure est l'isolation et plus le sac de couchage est "chaud".

Notez par ailleurs que le poids de votre corps, en écrasant le garnissage, affaiblit considérablement son efficacité sur le côté où vous reposez. Si vous dormez au sol, il est donc impératif d'avoir un matelas/tapis isolant – au pire une couverture de survie si vous n'avez pas mieux sous la main !

Températures : chaud, chaud de s'y retrouver !

Sac de couchage. © Stef Candé pour LAFUMAUn sac de couchage doit procurer une sensation de bien-être malgré votre immobilité et une température extérieure nocturne en berne. Or chaque modèle indique souvent trois températures. À quoi correspondent-elles ? La plus élevée (dite "de confort") exprime celle au-dessus de laquelle vous serez à l'aise. L'intermédiaire ("limite") signale les premières sensations de froid et votre passage en position fœtale pour les éviter. Enfin la plus basse ("extrême") précise celle à partir de laquelle vous aurez froid même recroquevillé et risquerez l'hypothermie !

Vous l'aurez compris : la température de confort – et uniquement celle-ci – est le premier critère de sélection pour un sac de couchage… mais n'est pas à prendre pour argent comptant. Ces températures sont en effet déterminées – lorsque la marque respecte la norme européenne EN13537 – par des tests en sous-vêtement, avec matelas épais et ne tenant pas compte des conditions extérieures (vent, pluie, etc.) ni de la sensibilité de chacun.

Avis aux frileux ou à ceux contraints par un sac à la température de confort flirtant sous celle annoncée pour la nuit, les deux astuces suivantes peuvent faire gagner quelques degrés de confort (3-4°C maximum). Se glisser dans un drap de sac (aussi appelé doublette ou "sac à viande") en soie ou, mieux, en polaire, et enfiler des vêtements 1ère couche techniques en laine (évitez le synthétique). Inutile en revanche de multiplier les épaisseurs, vous risquerez d'être engoncé et de réduire drastiquement le volume d'air dans votre sac – l'air étant un très bon isolant, rappelons-le.

Garnissage : synthétique vs duvet

Deux matériaux se disputent le garnissage sur le ring des fabricants. À ma gauche, le duvet. 100% naturel, il nous vient du canard ou de l'oie – plutôt réservé aux conditions extrêmes car de qualité supérieure. C'est en réalité un mélange de microplumes rases (le fameux duvet, qui emmagasine l'air) et de plumettes (qui évitent l'agglomération du duvet dans la durée), dont le ratio 90/10 offre le meilleur compromis. Côté performance, on la jauge à son pouvoir gonflant (FP pour fill power), à savoir le volume (exprimé en cuin, pour "cubic inches" ou "pouces cubes") qu'occupe une once (28,35 gr) de duvet. Plus il est élevé (900 cuin maximum), plus le duvet gagne en isolation thermique ET compressibilité.

Dans le coin adverse, on trouve les fibres synthétiques. Généralement en polyester (de plus en plus recyclé), elles cherchent aussi à "emprisonner" un maximum d'air, en imitant la structure du duvet (chez Primaloft®) ou pas (fibres creuses chez Thermolite®, fibres enroulées sur elles-mêmes pour former une sorte de ouate chez Polarguard®, etc.).

Ces deux rivaux ont chacun leurs forces et leurs faiblesses. Le duvet surpasse le synthétique par son confort, sa respirabilité et d'excellents rapports isolation/poids et volume/poids (compressibilité), tandis que le second met K.O. le premier par son indéfectible performance, même mouillé, son lavage et entretien faciles ou son prix bon marché. Le combat est disputé, mais équilibré. C'est à vous de faire l'arbitre en fonction de l'utilisation que vous ferez du sac (Occasionnelle, régulière ? Plaine, montagne ? Hiver, été ?) et de vos priorités (Poids ? Prix ? Lavage ?).

Faire le bon choix

Pour faire le bon choix, il faut se soucier des conditions de couchage. À commencer par les températures minimales annoncées et le type de "toit" au-dessus de votre tête, qui détermineront la température de confort et le garnissage à privilégier.

En refuge

Sachez qu'en été, un sac à viande peut suffire étant donné que la majorité des refuges gardés fournit des couvertures. Pour les inconditionnels du sac de couchage, 10°C de température de confort est satisfaisant. Un chiffre à revoir à la baisse en hiver où, là, le sac s'impose, même avec couvertures hors gardiennage – les dortoirs ne profitent pas tous de la chaleur d'un poêle ! Côté garnissage, le synthétique fait l'affaire, puisque le poids total du paquetage et l'exigence de la protection thermique sont moindres sous un toit.

Sous tente

Globalement, un sac de couchage d'une température de confort de 10°C convient pour un trek estival en plaine dans l'Hexagone. Glissez vers le 0°C (voire des valeurs négatives) au fur et à mesure que les mauvais jours s'intensifient. La donne change en montagne où, même en été, il est impératif de descendre la température de confort entre 5°C et -5°C en fonction de l'altitude. En hiver, -15°C et -25°C/-35°C sont des minimums respectivement pour la moyenne et haute montagne. Concernant le choix du garnissage, le synthétique haut de gamme tient encore la route pour la belle saison. Mais avec la tente (et tout le matériel de bivouac !) à porter, légèreté et compressibilité du sac de couchage ont leur importance. Or à performance thermique égale, rien ne vaut le duvet, de surcroit plus confortable. Méfiance toutefois envers la condensation qui peut se déposer sur le sac (en cas de gros écarts de températures entre l'intérieur et l'extérieur) et ruiner son efficacité. Préférez donc un duvet traité avec un produit hydrophobe (sans PFC tant qu'à faire) ou au tissu externe imperméable.

À la belle étoile

Les conseils pour une nuit sous tente restent valables sous la voûte céleste. À ceci près que subirez éventuellement le vent… et la rosée ou, pire, la pluie, qui sapent la performance du duvet. Tant que le transport du sac de couchage n'est pas votre souci, un très bon synthétique peut suffire en été. Sinon, le duvet (traité) est inévitable. Et par sécurité, prévoyez le sur-sac imperméable.

Les petits plus à savoir

Sac de couchage. © Stef Candé pour LAFUMAForme

Pour la randonnée, oubliez le sac "rectangulaire" (aussi dit "couverture"), dont la largesse laisse, certes, plus de confort, mais pénalise l'encombrement et la protection thermique (en piégeant trop d'air à maintenir chaud). Rien ne vaut donc le sac "momie" ou "sarcophage". Plus léger, plus compact, vous en apprécierez la forme fuselée épousant la silhouette et la capuche – primordiale, étant donné qu'on perd 30 % de la chaleur corporelle par la tête – avec cordon de serrage.

À noter, l'apparition récente de "demi-sacs", permettant de gagner quelques grammes pour les fans de l'ultra-léger : le "pied d'éléphant", qui ne couvre que les jambes et le bassin et laisse le haut du corps protégé par des vêtements ; le "quilt" qui, amputé de la partie avant, confie la protection thermique du dos au matelas de sol.

Taille

Contrairement aux apparences, cette caractéristique n'est pas à prendre à la légère. Trop petit, un sac est évidemment inconfortable aux extrémités ou pour se mouvoir, mais peut aussi gêner l'ajout de vêtements et réduire son isolation en comprimant davantage le garnissage. Trop grand, le sac sera inutilement plus lourd et encombrant et contiendra inutilement plus d'air à chauffer.

Tissu externe

Plusieurs matières peuvent constituer le tissu externe du sac de couchage, chacun ayant son point fort, qui aura votre préférence ou pas. Le polyester est plus confortable, le nylon plus léger, les micro-fibres plus hydrofuges.

Entretien/lavage

Un sac de couchage en synthétique n'exige aucune recommandation particulière au lavage (excepté celles, éventuelles, de la marque). Lors de son rangement, pensez juste à le bourrer aléatoirement dans sa housse de compression et non à le plier ou le rouler, au risque de casser les fibres.

Le duvet est plus exigeant. Afin de préserver son pouvoir gonflant, lavez votre sac en machine (sauf contre-indication de la marque) à froid, avec programme doux (type lavage main), peu de lessive (si possible une spécialisée pour vêtement outdoor en duvet) et des balles de tennis (pour "casser" l'agglomération naturelle des plumes mouillées), séchez-le à plat en le secouant et retournant régulièrement, et rangez-le non comprimé, hors de sa housse de compression, une fois à la maison.