Passion Rando 72 : Sur le toit des Monges
Sauvage, méconnue, sublime. Reliant Seyne à Sisteron, la traversée du massif des Monges par le GR®6 offre des sensations dont peu d’itinéraires peuvent se vanter, au prix d’un peu d’autonomie. Espaces infinis et horizons immenses garantis !
JOUR 1 : Seyne ► crêt de Val-Haut
Une promenade champêtre en guise d’échauffement, pour partir à l’assaut de la montagne dans les meilleures conditions.
Difficile – 17,4 km – 6h00 – dénivelé + 890m / - 330m – Balisage GR®
Localement, on la nomme Seyne-les-Alpes, comme pour la différencier de son homonyme varoise. Avec ses presque 1400 habitants, elle n’a pourtant rien de commun avec la tentaculaire station balnéaire, si ce n’est que l’accent de ses habitants fleure déjà bon le Sud. Fortifiée depuis le Moyen Age, Seyne jouait les avant-postes du comté de Provence au temps où l’Ubaye était savoyarde. Aujourd’hui encore, sa citadelle domine la plaine de la Blanche, coincée entre les sommets des Trois-Evêchés à l’est et le massif des Monges à l’ouest. A peine sorti des Alpes, le GR®6 nous emmène vers d’autres montagnes, non sans une parenthèse champêtre, le temps de nous mettre en jambes. Entre prés et bosquets, le sentier traverse la plaine en direction du hameau du Haut-Charvadon, où le petit musée de la Maison du mulet revient sur la tradition d’élevage de l’animal de bât, au cœur d’un système de colportage à l’origine des sentiers de montagne que nous empruntons aujourd’hui. De là, une piste mène au village de Selonnet, communauté d’un peu moins de 500 âmes que l’on distingue à son clocher singulier, né du « recyclage » d’une ancienne tour de château.
Vers le sommet
C’est là, aux pieds des pentes marneuses du Collet que les choses sérieuses commencent. Masquée par un bois de pins sylvestres, une raide série de lacets nous hisse vers l’étage supérieur, en l’espèce la crête de Chauvet.
Un court répit avant une nouvelle montée vers le sommet de Pirinau, où l’itinéraire fausse compagnie à la station de ski de Chabanon pour une longue traversée de l’ubac de Sauvegréous. Délaissant la protection du bois, la vue s’ouvre sur les gorges du Sasse. A deux pas des remontées mécaniques, plusieurs milliers d’hectares de vallons s’étirent sous la barre de Bayons, sans un signe de présence humaine. Grandiose ! A l’ouest, la crête de Val-Haut aimante le regard, nous invitant à suivre les marques rouges et blanc jusqu’au sommet de la Chanau. Il est temps de trouver un replat pour installer notre bivouac.
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Reportage de Johannes Braun et cartographie de Claude Dubut – extrait de Passion Rando 72 (Eté 2024)
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