Chemins de St-Jacques : opération marcher pour guérir
A l’occasion du 20e anniversaire de l’inscription des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » au patrimoine de l’humanité, l’ACIR Compostelle, la Fédération Patrimoine Environnement, l’hebdomadaire Pèlerin, Le Monde de la Bible, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse et la Ville de Toulouse vous proposent une rencontre les 19 et 20 juin prochains autour des liens entre patrimoine, marche et santé.
Patrimoine, marche et santé
Les premiers touristes connus furent les pèlerins. C’est au IVe siècle avant J.-C. que le tourisme religieux est né, et le philosophe Platon y a largement contribué en inventant le voyage « théorétique » dont l’objet était l’apprentissage de la contemplation. Mais, plus pragmatiquement, ces pèlerinages avaient deux autres objectifs : ils étaient dits « guérisseurs » parce que les populations y cherchaient les divinités capables de les soigner ou de les guérir, ou « oraculaires », c’est-à-dire que l’on cherchait dans ces lieux à écouter des prédictions sur son avenir par la bouche des oracles.
À partir de la « découverte » du tombeau de Jacques le Majeur au IXe siècle, et jusqu’à nos jours, les pèlerins ont commencé à marcher sur les chemins de France et d’Europe vers Compostelle. Et puis avec le temps, au XXe siècle, les chrétiens ne furent plus les seuls à marcher : des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes classes sociales, partirent sur les sentiers aménagés, parfois par étape. Cet extraordinaire phénomène, si peu conforme aux standards de vie contemporains, très loin de représenter la masse des voyageurs, a interpellé les grandes institutions culturelles internationales. Ainsi, en 1987, le Conseil de l’Europe a déclaré le chemin de Saint-Jacques « itinéraire culturel européen ». Et surtout, le 2 décembre 1998, l’Unesco a inscrit le bien culturel « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » sur la Liste du patrimoine mondial, lui reconnaissant ainsi une valeur universelle exceptionnelle.
Au-delà des racines et des croyances liées à l’histoire du pèlerinage chrétien, la revitalisation de cet héritage s’inscrit aujourd’hui en réponse à des attentes et des besoins contemporains. Les chemins vers Compostelle sont porteurs de sens qui font écho chez les individus aujourd’hui, qu’ils soient croyants ou non. La marche connaît un regain d’intérêt : c’est un moyen de pratiquer un sport peu onéreux et peu impactant pour le milieu naturel, une occasion de se ressourcer, de se déconnecter d’un rythme de vie souvent jugé stressant. La marche, la découverte du patrimoine, la contemplation des paysages, les rencontres et la convivialité, peuvent-elles être des réponses à nos aspirations contemporaines de mieux-être ?
Le programme
L’Hôtel-Dieu de Toulouse accueille le mardi 19 et le mercredi 20 juin une rencontre autour des liens entre patrimoine, marche et santé, réunissant les associations, les collectivités et les milieux de la santé, individuelle et publique. Conférences, tables rondes, témoignages d’accueillants, d’universitaires, de médecins autour des thèmes pèlerinage et santé, motivations des marcheurs d’aujourd’hui, les vertus des chemins, les chemins peuvent-ils soigner ?
Deux grands témoins seront présents : Bernard Ollivier, arpenteur de la route de la soie et acteur engagé dans la réinsertion des jeunes en difficulté, et le médecin, historien et académicien Jean-Christophe Rufin.
Infos et inscriptions : https://www.helloasso.com