Passion Rando 64 : GR^® 340 - Tour de Belle-Île

JOUR 1 : Le Palais ► Pointe des poulains

Du pied des remparts de Palais, le GR® commence son parcours de caps en plages, enchaînant les montées et descentes au milieu des fleurs d'ajonc et de prunus. Après une halte dans le petit port de Sauzon, la journée de clôt au phare de la pointe des Poulains

Moyen · 18,3 km · 4h35 · +796m / -789m · Balisage blanc et rouge

Ça sent la basse saison, dans le ferry qui nous mène à Belle-Île en ce dimanche de début de printemps. Après la cohue de la gare Montparnasse, le calme anonymat du TGV, une dame est venue me parler dès mon entrée dans la gare maritime de Quiberon. « Vous allez faire le tour de l'île ? Vous avez bien choisi votre semaine », me glisse l'inconnue avec bienveillance avant d'embarquer. À bord, une place sur dix est occupée. Des jeunes, des moins jeunes, quelques familles avec enfants. Quand le navire nous déverse sur le quai du Palais, la plupart filent vers une destination connue sans un regard pour l'enfilade de maisons bigarrées posées au pied de l'immense citadelle Vauban. Nous autres faisons le tour du petit port, suivant les balises blanches et rouges jusqu'à l'entrée du fort. Les remparts nous jettent sur une côte battue par la houle que le printemps commence tout juste à égayer. Les fougères sont encore grisâtres mais une herbe bien grasse jaillit déjà sous les buissons fleuris de prunus et d'ajonc.

La progression se fait à travers une moyenne montagne austère, même désolée par endroits, un « col à mouton » à la marche lente, suivant une piste pendant près de quatre heures. Cent trente mètres de dénivelé à l'heure, une allure d'escargot ! Mais un mouton et un homme, cela ne monte pas de la même façon. Les moutons vont à trois petits kilomètres-heure, droit dans la pente ; les hommes préfèrent presser le pas dans les zigzags plus escarpés. La Routo^®, telle que le randonneur d'aujourd'hui la pratique sur les pas des troupeaux d'autrefois, est une négociation permanente entre ces deux manères de marcher.

À la croisée des eaux

Une première plage, Castoul, précède le petit hameau de Taillefer. Une maison perchée au-dessus de la côte donne des envies de vacances. Première d'une longue série de caps, la pointe de Taillefer et son bunker hérité de l'occupation allemande. De là, le sentier file vers l'ouest. Aux rochers déchiquetés succèdent de petites plages bien protégées, résultant du creusement de petites « vallées », localement appelées les rias, par les cours d'eau issus de l'intérieur des terres. C'est dans l'un d'eux que se loge Sauzon, l'autre port de l'île. Tout en longueur, le village étire le long du « fjord » une enfilade de maisons reprenant le dress code de l'île : murs blancs et encadrements de couleur, ou l'inverse. Après quelques caps, la journée se termine en apothéose face à la pointe des Poulains. Formant l'extrémité ouest de Belle-Île, cette presqu'île avance son phare à la croisée des eaux calmes de la baie de Quiberon et de celles, impétueuses, de la côte sauvage… ➡️ Lire la suite dans Passion Rando

Reportage de Johannes Braun - extrait de Passion Rando n°64 (Été 2022)

À découvrir également dans ce numéro :

• Randos de pays : Flandre, à travers le plat pays
• Nature : les menthes
• Randos découvertes : Vendée, un bocage iodé
• Actus : Actualités, infos Fédé, médias, santé, équipement
• Coup de cœur : Claude Eveno, l'art de la flânerie urbaine
• Rando globe : Lanzarote, l'île fortunée des Canaries
• Chronique : par Fabrice Drouzy

Commander le numéro

Rédaction MonGR - juin 2022