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Interview

Olivier Bleys : écriture vagabonde et tour du monde à pied

Initié à la rando dans le sillage de son père, Olivier Bleys est un étonnant voyageur doublé d'un vagabond des mots. Romans, essais, bandes dessinées, tout est bon pour épancher ses désirs d'écriture. Parti du Tarn l'été 2010, il s'est lancé dans un tour du monde à pied par étapes.

Crédit : Roberto Frankenberg

« Ecrivain avant d’être marcheur assidu. » Dans cet ordre, se définit Olivier Bleys. Soit. Pourtant, son initiation à la marche remonte à ses plus jeunes années. « Mon père a été chasseur alpin à Chamonix pendant plus de dix ans et toute mon enfance a été occupée par des randonnées à travers la montagne, raconte-t-il. Dès mes cinq ans, je partais en balade, tantôt porté, tantôt sur mes deux jambes. J’ai donc attrapé très tôt le goût, puis le virus. »
Olivier Bleys, 45 ans aujourd’hui, revisite ses longues marches dans les monts du Lyonnais, les Monts d’Or ou dans le Pilat. Il revoit l’appartement familial au pied du massif des Ecrins, d’où il est si souvent parti en balades vers des refuges, des cols... Et il arpente ses souvenirs les plus anciens. A 16 ans, pour ses premières vacances avec des copains, il entreprend une traversée de la Vanoise. Un autre jour, ils partent dormir, toujours sous la tente, au pied du pic de l’Herpie, à 2700 mètres, une épopée dont il garde en mémoire une nuit glaciale. « Je trouvais cela sans doute très héroïque », s’en amuse-t-il.
Ce virus-là, celui de la marche, et le goût pour les randonnées « un peu sauvages » ne le quitteront pas. Olivier Bleys multiplie les voyages en terres lointaines, chaque année, un mois au moins : un trekking improvisé en Nouvelle-Zélande, pays propice pour la marche, où des volcans sont en activité, les lacs ont des couleurs insolites : rouge, pervenche... Il randonnera aussi au Toubkal, point culminant du Maroc, en Russie, à Madagascar …

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Un tour du monde en passant par l’Aubrac

Crédit : Olivier Bleys

Si une randonnée ne ressemble jamais à une autre, chez Olivier Bleys, l’écriture, également, est plurielle, vagabonde, sans frontières. Ses mots volent, baguenaudent, s’aventurent dans des mondes éloignés les uns des autres : essais, romans, récits de voyages, bandes dessinées, feuilletons radiophoniques, jeux vidéo et même, en préparation, un livret d’opéra.
Parfois, fait-il remarquer, écriture et marche s’unissent pour le meilleur. « Il y a un côté artisanal dans la marche, une dimension de perfectionnement. De la même manière que l’on peut progresser dans son activité d’artisan, on peut devenir meilleur marcheur à force de pratiquer. Il y a même des chefs-d’œuvre de la marche, comme le long périple de Bernard Ollivier sur la route de la soie qui a atteint une dimension supplémentaire grâce au témoignage qu’il a pu en donner », souligne Olivier Bleys dont les écrits ont, eux aussi, été distingués (lire par ailleurs). Et, sur ce chemin des merveilles, notre écrivain-marcheur continue de randonner.

« Sur le chemin des merveilles, l’écrivain-marcheur continue de randonner »

Parti de Pampelonne, village du Tarn, un beau jour de l’été 2010, il s’est lancé dans un tour du monde à pied par étapes. Sachant qu’à son échelle, une étape s’étend sur un mois. Son principe : marcher un mois d’été par an, sans jamais dévier de son cap, plein est, vers le soleil levant. « Je me suis imposé deux règles strictes, explique-t-il, ne jamais prendre un véhicule à moteur, et reprendre ma trace à l’endroit précis où j’avais suspendu mes pas la fois précédente ». Olivier Bleys a ainsi cheminé onze jours au fil du GR® 65 vers Compostelle, en traversant le plateau de l’Aubrac, « pays de magie et de sauvagerie », se rejouit-il. Et après la France sillonnée lors des deux premières étapes, il a traversé la Suisse, l’Italie, la Croatie, la Hongrie. Cet été 2016, cap sur l’Ukraine... et plus tard le Kazakhstan, la Mongolie... Toujours empreint de ce silence si propice à la beauté, à l’intimité, à la méditation, à … l’écriture.

 

 

Publié le 03/06/2016