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GR® 58 : 4 jours de randonnée pédestre dans le Queyras

Département
Hautes-Alpes
Durée
4 jours
Environnement
Montagne
  • Jour 1
  • Jour 2
  • Jour 3
  • Jour 4
  • En bref
  • Conseils
  • Infos pratiques

Avec 130 kilomètres de sentiers balisés, le GR® 58 est l'un des itinéraires des Alpes françaises les plus réputés.
Suivez-nous pour quatre jours de randonnée dans le Queyras, de Saint-Véran aux Fonts-de-Cervières, à la rencontre de ses vallées fertiles façonnées par l’homme, ses alpages verdoyants, ses forêts foisonnantes, ses anciennes routes d’altitude et ses cols menant en Italie...

randonneur
Journaliste et accompagnateur en montagne, Johannes Braun partage son temps entre reportages pour des magazines spécialisés et encadrement de treks dans les Alpes. Tour à tour marcheur solitaire et passeur d’histoires, il trouve dans le voyage à pied un moyen de revenir à l’essentiel : la beauté de la nature et celle des rencontres.
Jour 1

de Saint-Véran à l’Échalp

Saint Veran, au cœur du Parc naturel régional du Queyras, labellisé Les Plus Beaux Villages de France. © Camille MOIRENC / HEMIS

Saint Veran, au cœur du Parc naturel régional du Queyras, labellisé Les Plus Beaux Villages de France. © Camille MOIRENC / HEMIS

Nous entamons notre randonnée sur le GR® 58 à Saint-Véran, petit village au coeur du parc naturel régional du Queyras. L’ombre de l’aiguille termine sa course sur les cadrans solaires. Stoïques, les gargouilles de l’église regardent passer quelques randonneurs qui musardent. « Il est plus tard que vous ne croyez », dit la devise de l’un des cadrans du quartier de Pierre-Belle, comme pour rappeler le temps écoulé et ses activités artisanales d’autrefois : vannerie, outillage, ébénisterie, ardoiserie, charpentes, agriculture, élevage de chèvres et de vaches…

De ce passé, demeurent de fières bâtisses, dont les balcons ajourés servaient à sécher foin et seigle. On vient aujourd’hui de loin pour admirer cette architecture unique de la « plus haute commune d’Europe ». Au reste, à la table du gîte, la plupart des promeneurs sont des habitués. « Quand on y a goûté, on revient toujours dans le Queyras », lance l’un d’eux. Revenir, repartir…

Au bout du hameau, une piste mène à la Chapelle de Clausis, puis vers le col de Chamoussière. À droite, les sommets toisent le randonneur : tête des Toillies, Rocca Bianca et pic Caramantran, frontière avec l'Italie. Sans s’annoncer, les prairies fleuries du col Agnel l’accompagnent tandis qu’au loin se détachent les Écrins. Rapidement, nous voilà au col Vieux d’où s'amorce la longue descente du vallon de Bouchouse. Les marécages qui entourent les lacs Foréant et Égorgéou regorgent de raretés comme le jonc arctique ou la laîche bicolore, vestiges de la glaciation. Cet écrin de verdure contraste avec l’austérité minérale de la crête de la Taillante, royaume des bouquetins. D'une vaste terrasse dominant la vallée du Guil, le chalet de la Médille regarde vers la face nord du Viso. Quelques pas encore et voici le gîte d’étape « 7 degrés Est » du hameau de l’Échalp, but de la première étape de cette randonnée dans le Queyras.

Jour 2

de l’Échalp au refuge Jervis

parc naturel régional du Queyras, Ristolas, L'Echalp, église. © Camille MOIRENC / HEMIS

Parc naturel régional du Queyras, Ristolas, L'Echalp, église. © Camille MOIRENC / HEMIS

Jadis, L’Échalp, dernier hameau de la vallée du Guil, était un point de passage des marchands qui vendaient leurs produits en Italie et des Piémontais qui venaient travailler dans le Queyras. A son tour, le randonneur délaisse le tracé du GR® 58 pour sa variante italienne. Au tiers de la montée, le mélézin cède la place à une pelouse fleurie de rhododendrons.

Bientôt, apparaissent les ruines de l’un des six refuges « Napoléon », construits pour remercier la population haute-alpine de l’accueil fait à l’empereur lors de son retour de l’île d’Elbe. Las ! La montée vers le sommet de Praroussin s’effectue dans le brouillard. C’est même à l’aveuglette qu’il faut maintenant suivre un large chemin de muletiers. Au fond du vallon, se distingue la silhouette du refuge Jervis. Soirée dans la salle commune avec des compagnons transalpins qui s’abritent, eux aussi, du mauvais temps.

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Jour 3

du refuge Jervis au Roux d’Abriès

Refuge de Jervis. © Fotolia

Refuge de Jervis et ses cochons. © Fotolia

Demain est un autre jour. C’est sous le soleil que le randonneur quitte le vaste pâturage de Ciabot del Pra et file vers les pentes pelées qui le séparent du col d’Urine où le terrain schisteux efface le sentier à chaque fonte des neiges. Au terme d’une montée un peu monotone, une borne frappée d’une fleur de lys et d’une croix de Savoie rappelle les conflits entre les royaumes de France et du Piémont-Sardaigne. Un alpage amorce la descente côté français. Le sentier part en balcons pour rejoindre le GR® 58.

Piquant vers la vallée, le randonneur traverse alors le bois Noir dont les fleurs ne peuvent que le ravir : trolles d’Europe, géraniums sylvestres... Aux abords du torrent du Bouchet et le Roux d’Abriès, le Gîte le Cassu est le terme de l'étape du jour.

Jour 4

du Roux d’Abriès aux Fonts de Cervières

Lac Sainte-Anne (2415m) dominé par les Pics de la Font Sancte (3385m). © CAVALIER Michel / HEMIS

Lac Sainte-Anne (2 415m) dominé par les Pics de la Font Sancte (3 385m). © CAVALIER Michel / HEMIS

En remontant, dès l’aube, le vallon de la Montette, un troupeau de gasconnes aux yeux ourlés de noir nous regarde passer près de la chapelle Saint-Antoine. Au bout de l’alpage et de la passerelle enjambant le torrent, le randonneur devine le col des Thures qui culmine à 1000 mètres plus haut ! Surnommé « col de l’exode », les protestants queyrassins l'empruntèrent vers les principautés allemandes après la révocation de l’Édit de Nantes.

Trois heures d’effort sont nécessaires pour atteindre enfin la crête qu’il faut maintenant longer jusqu’au col de Rasis, dans un paysage devenu lunaire. Plus bas, les pics de la Font Sancte se reflètent sur la surface du lac de Costetes. Quatre patous inspectent, en jappant, le randonneur avant de le laisser passer. Celui-ci contourne le troupeau qui paît dans l’immense cirque de la montagne du Malrif. Au pied des pierriers, le chemin s’égare en plusieurs sentes mais le balisage blanc et rouge nous guide sans peine jusqu’à la crête des Eaux Pendantes.

Une pause avec vue sur le Grand Glaiza et ses presque 3300 mètres de haut. En contrebas, vers le vallon de Pierre Rouge, des marmottes mi-apeurées, mi-taquines, semblent donner l'alerte. Le torrent a beaucoup grossi. Depuis le Glaiza, il a recueilli l'eau d’innombrables sources, ces « fontaines » qui auraient donné leurs noms aux Fonts de Cervières. En outre, la pluie a repris. Elle tombera sans discontinuer jusqu'au gîte de Fonts, tenu par Gilbert, point ultime de ces quatre jours de randonnée dans le Queyras.

Rencontre

Suzanne et Gilbert Faure, gardiens du refuge des Fonts de Cervières : quand il était gamin, Gilbert montait déjà aux Fonts aider ses oncles éleveurs. En 1970, la famille arrête l'élevage. Deux ans plus tard, Gilbert décide de transformer le chalet en refuge. « Il a fallu aller chercher l’eau d’une source, installer une turbine, des panneaux solaires pour l’électricité et une fosse septique. On est au bout du monde ici ! », raconte l’intéressé. Aujourd’hui, le refuge des Fonts de Cervières est devenu une institution. Gilbert bricole, ravitaille, accueille les randonneurs, jamais avare de bons tuyaux sur ses montagnes qu’il connaît par cœur. « Mais la patronne, c’est ma femme, Suzanne », glisse-t-il, espiègle.

Conseilsavant de vous lancer

Avertissements : le GR® 58 traverse des zones pastorales. Respectez les troupeaux et les règles à suivre face aux chiens de protection.
L’essentiel du parcours se situe dans le périmètre du Parc naturel régional du Queyras, n’enfreignez pas la réglementation.

Équipement : chaussures de randonnée à tige montante et semelles antidérapantes, bâtons de marche fortement conseillés.

À mettre dans le sac à dos : veste de pluie/coupe-vent, veste polaire, doudoune fine, chapeau, bonnet, gants, lunettes de soleil, crème solaire, trousse de premiers secours, lampe de poche, gourde, aliments énergétiques, sans oublier l’indispensable topoguide.

Infospratiques

  • Accès : en voiture par la N94 jusqu’à Mont-Dauphin puis la D902 pour monter dans le Queyras. En train, arrêt à Montdauphin gare (Guillestre), puis bus jusqu’à Saint-Véran.
  • Dénivelés : sur ce tronçon flirtant avec la crête frontière, le Tour du Queyras montre son caractère sportif avec des dénivelés importants et des passages escarpés. Comme tout itinéraire de haute montagne, ne sous-estimez pas sa difficulté. Toutefois, la variété des hébergements proposés sur le parcours permet d’adapter la longueur des étapes.
  • Période : traditionnellement de juin à septembre, avec un pic de fréquentation entre la mi-juillet et fin août, pendant lequel il est recommandé de réserver les hébergements à l’avance. Au printemps, l’enneigement tardif peut interdire certains passages. L’automne est certainement la période la plus agréable, mais certains hébergements sont alors fermés. Renseignez-vous avant de partir.
  • Balisage : blanc et rouge des GR®.
  • Topo-guide « Tour du Queyras - Parc naturel régional du Queyras » ed. FFRandonnée, réf.505, 13e édition, 2015, 15,70 €

Sites et numéros utiles :

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