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GR® 861 : en remontant la Via Garona

Département
Haute-Garonne
Durée
4 jours
Environnement
Campagne
  • Jour 1
  • Jour 2
  • Jour 3
  • Jour 4
  • En bref
  • Conseils
  • Infos pratiques

C’est la dernière petite pépite concoctée par la FFRandonnée Haute-Garonne. Un nouveau GR® pointé vers les Pyrénées qui suit les méandres de la Garonne sur 170 kilomètres depuis Toulouse. Avec l’ambition secrète de remonter un jour jusqu’à sa source.

randonneur
Journaliste et accompagnateur en montagne, Johannes Braun partage son temps entre reportages pour des magazines spécialisés et encadrement de treks dans les Alpes. Tour à tour marcheur solitaire et passeur d’histoires, il trouve dans le voyage à pied un moyen de revenir à l’essentiel : la beauté de la nature et celle des rencontres.
Jour 1

de Rieux-Volvestre à Martres-Tolosane

Troupeau de vaches près de Martres Tolosane. © Johannes BRAUN

Troupeau de vaches près de Martres Tolosane. © Johannes BRAUN

Endiguée, détournée, le dernier siècle et demi n’a pas rendu justice à la Garonne, loin s’en faut. Certainement les toulousains gardaient ils en tête ces mots d’un Mac Mahon découvrant le désastre de la crue de 1875 : « Que d’eau! Que d’eau! ». Pourtant la relation des riverains avec le fleuve n’a pas toujours été que crainte. Prenez Rieux-Volvestre. Au XIIe siècle déjà, un bac permettait aux voyageurs d’y traverser le tumulte. La Via Garona était une voie toute tracée vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Après une flânerie matinale dans les ruelles aux façades de briques rouges, nous emboîtons le pas aux marcheurs du Moyen-Âge. À quelques arpents de là, la Garonne apparaît traçant son sillon dans une large plaine couronnée par les Pyrénées lointaines. Nous ne la quitterons plus jusqu’à Cazères, bastide dont les berges accueillirent un port fluvial et un chantier naval jusqu’à ce que la construction du barrage de Labrioulette ne noie les installations. Qu’à cela ne tienne : les riverains se sont appropriés le plan d’eau qu’arpentent désormais canoës et pédalos à la belle saison.

La Garonne, toujours elle, nous guide jusqu’à Martres-Tolosane. Hérité de la bataille de Saint-Vidian, le toponyme fait référence au martyr des Toulousains dans leur combat contre l’envahisseur sarrasin. Outre son patrimoine médiéval, le village cache les vestiges de l’une des plus importantes villas de l’empire romain dans lesquels fut découverte une impressionnante collection de bustes d’empereurs que l’on peut admirer au musée Saint-Raymond à Toulouse.

Zoom sur

Les radeliers

Si l’on en croit les écrits du géographe Grec Strabon, la Garonne s’ouvre à la navigation dès l’époque romaine. Moins cher que la route, le transport fluvial se développe tout au long du moyen-âge pour connaître son apogée au 18e siècle, âge d’or des « caraïs » ces radeliers capables de négocier les kilomètres les plus dangereux du fleuve jusqu’aux ports de Roquefort sur Garonne et Boussens. Bois, laine et glace des Pyrénées, ou encore marbre Saint-Béat, y sont transbordés vers des bateaux avant de continuer le voyage vers Toulouse et au-delà. La laine des moutons Pyrénéens par exemple, se vendait dit-on jusqu’en Angleterre tandis que le fameux marbre alla habiller Versailles et le Louvre. Si l’ouverture de la ligne de chemin de fer de Toulouse à Bayonne en 1860 met un coup d’arrêt au transport par voie d’eau, c’est le développement de la « houille blanche » qui lui porte le coup de grâce. En l’espace de quelques décennies, une vingtaine de barrages hydroélectriques furent érigés entre Montréjeau et Carbonne fermant définitivement la Garonne à la navigation. Un siècle et demi plus tard il ne reste de l’activité que des bribes d’anciens ports et de chantiers navals, s’égrenant au fil de l’eau de Saint-Bertrand-de-Comminges à Toulouse. Souvent tellement enfouies par le temps qui passe, il faut un connaisseur pour les déceler. Mais le seul fait de savoir qu’ils existèrent ne laisse-t-il pas imaginer une autre Garonne?

Les radeliers. © Camille MOIRENC / HEMIS

Les radeliers. © Camille MOIRENC / HEMIS

Jour 2

de Martres-Tolosane à Saint-Martory

Église de Saint-Martory. © Johannes BRAUN

Église de Saint-Martory. © Johannes BRAUN

Après avoir observé une bande de canards en pleine discussion matinale, nous prenons le chemin des hauteurs suivant ces pistes cachées dans la verdure qu’empruntent les cueilleurs de champignons l’automne venu. Chêne pubescent en tête, le bois de Boussens est dominé par les feuillus qui tirent le meilleur parti de l’altitude relativement basse. L’environnement est sec, mais dans les creux l’eau coule à flots donnant à la moindre combe des accents presque exotiques.

Une colline, puis deux et l’on atteint les hauteurs de Mancioux d’où la vue se dégage sur les Petites Pyrénées. Une ultime montée nous mène au château de Montpezat, première demeure d’une famille noble de la région, rendue célèbre en 1967 par le mariage de l’un de ses descendants à la princesse héritière du Danemark. Aujourd’hui privé, l’édifice surveille Saint-Martory du haut de son piton rocheux. Reste à nous laisser glisser vers le bourg où un vide-greniers bat son plein.

Reliées par le pont magistral construit au XVIIIe siècle par l’intendant Antoine d’Étigny, l’enceinte médiévale et la ville nouvelle forment un ensemble plein de charme, où les petites et grandes histoires s’entrecroisent. L’église côtoie un menhir classé monument historique après avoir longtemps servi de banc dans une cour de ferme. Juste à côté, le moulin actionnait encore il y a peu les broyeurs de la papeterie Barthier. Le gîte d’étape et la mairie se partagent quant à eux l’ancienne maison de Norbert Casteret, éminent spéléologue et découvreur, entre autres, des sources de la Garonne.

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Jour 3

de Saint-Martory à Saint-Gaudens

En marche vers les Pyrénées au-dessus de Castillon de Saint Martory. © Johannes BRAUN

En marche vers les Pyrénées au-dessus de Castillon de Saint Martory. © Johannes BRAUN

Quand comme ce matin une mer de brume inonde la vallée de la Garonne, la vue depuis la vierge de Saint-Martory mérite une entorse au GR®. Petites Pyrénées à l’Est, Cagire au Sud et une enfilade de sommets enneigés en toile de fond. Un dernier regard au village, et le chemin nous embarque vers de nouveaux horizons. Une petite cascade cernée de verdure nous arrête au creux d’un vallon ombragé.

Un bois perlé de rosée nous mène jusqu’au paisible hameau d’Arnaud-Guilhem. À deux pas de là, l’abbaye de Bonnefont-en-Comminges exhibe ses vestiges. Première implantation cistercienne de la région, le monastère fondé en 1136 étendit son influence du Comminges jusqu’à l’Espagne avant de subir un rapide déclin pour finir démantelée à la révolution. Ses pierres furent alors réutilisées voyageant jusqu’à New York où une partie du cloître est exposée dans un musée. Le seul bâtiment restant, celui des convers fût occupé par une ferme jusqu’à ce qu’une poignée de passionnés en obtienne le classement en 1984.

Notre marche continue à travers cette campagne verdoyante où les vaches à défaut de train, regardent passer les randonneurs. Empruntant les chemins de traverse, nous partons à l’assaut d’une nouvelle colline pour retrouver les largesses de la vallée. Au fil du chemin s’égrènent les hameaux où colombages, brique rouge et galets de Garonne se disputent la vedette. Allez, plus que quelques kilomètres pour voir pointer la Collégiale de Saint-Gaudens. Dernier ravitaillement avant le bouquet final.

Jour 4

de Saint-Gaudens à Saint-Bertrand-de-Comminges

Saint-Bertrand-de-Comminges. © Johannes BRAUN

Saint-Bertrand-de-Comminges. © Johannes BRAUN

Après nous avoir fait dériver vers l’est depuis Toulouse, le fleuve file sans prévenir vers le sud s’enfonçant dans les montagnes qui nous tendaient les bras depuis deux jours déjà. Aux creux du Piémont, l’herbe semble plus verte qu’ailleurs tandis que le bois s’épaissit accueillant de nouveaux venus au premier rang desquels le châtaignier. La Garonne montre le chemin, mais elle est différente, plus sauvage et impétueuse que le cours d’eau large et imperturbable que nous côtoyions encore il y a peu.

Quand la vue s’ouvre à nouveau, Saint Bertrand de Comminges apparaît tout droit sorti du Moyen-Âge. 10 000 âmes vivaient ici à l’époque romaine…à peine croyable. La métropole ayant disparu en même temps que la Pax Romana ne subsiste aujourd’hui que le village médiéval et son clocher aux airs de donjon. Un tour dans l’église suffit à esquisser l’importance passée du lieu. L’évêché n’a-t-il pas donné à Avignon son premier pape? Un regard dans le cloître, tourné vers les Pyrénées, et l’on remonterait bien la Garonne jusqu’à sa source. Un jour qui sait, le GR® ira jusque-là.

Rédaction Johannes Braun pour MonGR.fr

Ce GR® en bref ...

Le GR® 861 s’étire sur 170 kilomètres le long de la vallée de la Garonne. Le parcourir dans son ensemble demande 7 à 10 jours de marche. Au départ de la Ville rose il côtoie successivement les paysages agricoles du Volvestre et leurs villages de briques rouges, Saint-Gaudens et le bocage  Commingeois pour finir dans les premiers contreforts des Pyrénées face à la cité médiévale de Saint-Bertrand-de-Comminges.

Découpage : 4 étapes de 3h50 à 7h10 entre Toulouse et Saint-Bertrand-de-Comminges

  • Étape 1 : de Rieux-Volvestre à Martres-Tolosane (22,4 km / 5h35 / +100m / -40m). Cette étape toute en douceur nous emmène à travers champs des jolies ruelles de Rieux-Volvestre à la cité fluviale de Cazères, pour finir sur une page d’histoire gallo-romaine à Martres-Tolosane.

  • Étape 2 : de Martres-Tolosane à St-Martory (18,3 km / 3h50 / +320m / -300m). Une entorse à notre balade au fil de l’eau pour grimper les collines surplombant Boussens et Mancioux jusqu’au château de Montpezat. Les petites Pyrénées apparaissent au loin, St-Martory est juste en bas.

  • Étape 3 : de St-Martory à St-Gaudens (27,7 km / 7h10 / +380m / -270m). De l’Abbaye de Bonnefont aux portes de St-Gaudens les Pyrénées alignent leur sommets saupoudrés de neige fraîche. Comme pour aiguiser notre appétit de montagnes avant l’ultime étape.

  • Étape 4 : de St-Gaudens à St-Bertrand-de-Comminges (27,5 km / 7h / +170m / -100m). Voilà que la Garonne oblique vers le sud pour s’enfoncer dans le piémont Pyrénéen. Au bout du chemin, les murs de l’ancienne capitale du Comminges relatent quelque 2000 ans d’histoire.

Conseilsavant de vous lancer

Caractéristiques : Le GR® 861 Via Garona n’est pas un itinéraire de montagne, loin s’en faut. Globalement, la progression est aisée et les étapes sont d’un niveau raisonnable pour qui sait prendre son temps. Ce qui ne veut pas dire qu’elle doive être prise à la légère. Certaines montées peuvent être éprouvantes, en particulier en période de fortes chaleurs. Comme toujours, lisez bien distances et dénivelés, mesurez bien vos capacités et n’hésitez pas à raccourcir les étapes si elles vous paraissent au-dessus de vos capacités. D’autant que chaque village sur le chemin a une âme qui mérite d’être rencontrée.

Période : Le GR® 861 est praticable toute l’année mais la saison la plus agréable s’étire entre juin et octobre. De ce côté-ci des Pyrénées, le début du printemps peut être très pluvieux et l’été torride. Pour l’heure l’itinéraire est encore peu fréquenté mais nous vous conseillons tout de même de réserver vos hébergements à l’avance.

Météo : quelle que soit la période, il est prudent de se renseigner sur les conditions météorologiques avant de partir. Rappelez-vous que la Garonne est capable de crues dangereuses et imprévisibles.

Équipement : chaussures de randonnée à tige montante et semelle antidérapante, bâtons de marche conseillés.

À mettre dans le sac à dos : veste de pluie/coupe-vent, veste polaire, doudoune fine, chapeau, bonnet, gants, lunettes de soleil, crème solaire, pharmacie, lampe de poche, gourde, aliments énergétiques.

Infospratiques

Accès : en voiture, on rejoint le départ de la randonnée depuis Toulouse via l’A64 et la D627 (50 km). Le bus Arc en Ciel n°59 relie la gare routière de Toulouse à Rieux Volvestre à raison de trois voyages par jour (durée 1h39).

Dénivelés : L’itinéraire présenté ici en quatre étapes pour des raisons éditoriales se réalise classiquement en cinq étapes. Ses faibles dénivelés doivent être mis en perspective avec la longueur des étapes, conséquente en particulier pour les deux dernières.

Hébergements : les possibilités d’hébergement sont nombreuses le long du GR® 861. Raison de plus pour adapter les étapes à vos capacités et vos envies.

Balisage : rouge et blanc, couleur traditionnelle des GR®. Régulièrement entretenu, le balisage est fiable sur l’ensemble du parcours.

Topoguide : La Via Garona à travers la Haute-Garonne : édité par la FFRandonnée, réf. 861

Autres Topoguides : Toulouse Métropole…à pied, réf. P311

Sites et contacts utiles :

FFRandonnée Haute-Garonne : haute-garonne.ffrandonnee.fr - 05 34 31 58 31 - haute-garonne@ffrandonnee.fr

Haute-Garonne Tourisme : hautegaronnetourisme.com - 05 61 99 44 00

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