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Secrets de rando : GR® 145 Via Francigena

Ancestral chemin de pèlerinage et voie commerciale, le GR® 145 - Via Francigena invite le randonneur, tout au long de ses 2 000 kilomètres, à se plonger dans les pas de l'archevêque Sigéric de Cantorbéry qui relia en 990 le sud-est de l'Angleterre à Rome pour y recevoir le pallium.

Tous les chemins mènent à Rome

France, Doubs (25), Besançon, via Francigena sur la trace des pélerins de Canterbury à Rome. © Franck GUIZIOU / HEMISSouvent considérée comme n'étant qu'une voie de pèlerinage pour les chrétiens du Moyen Âge, comme peuvent l'être les chemins conduisant vers Saint-Jacques de Compostelle ou bien celui vers Jérusalem, la Via Francigena ne peut être réduite qu'à ce simple état de fait. En effet, le réseau routier d'antan n'était pas aussi important qu'il ne peut l'être aujourd'hui. Ainsi pèlerins mais aussi commerçants empruntaient les mêmes grands axes de l'Empire Romain et les quelques voies secondaires reliant les villages entre eux. Des routes qui traversaient toute l'Europe en long, en large et en travers et qui formaient un ensemble de chemins dont les ramifications pouvaient dépendre des époques, des contraintes liées à la sécurité des voyageurs, à divers phénomènes naturels ou encore au temps que l'on souhaitait consacrer pour rejoindre un lieu. Tout ce maillage n'est pas sans rappeler la multitude de voies qui conduisent par exemple vers Saint-Jacques de Compostelle.

En d'autres termes, il est sans doute très restrictif de considérer la Via Francigena comme un seul et unique itinéraire au fil des âges. Bien au contraire, l'expression Via Francigena semble en réalité désigner une multitude de routes empruntées par les Francs qui voyagaient du nord de l'Europe avec la volonté commune de converger vers un seul et même endroit, Rome. Ainsi, différentes études révèlent par exemple que l'abbé islandais Nikulas avait effectué en 1154 un séjour jusqu'à Rome en passant par le Danemark, l'Allemagne, la Suisse, puis enfin l'Italie. Un chemin sur lequel étaient présents quelques hôpitaux le long de la route et que l'on peut donc définir comme voie de pèlerinage. On peut également évoquer les recherches de l'historien français Yves Renouard, qui avait décrit dans les années 1960 le chemin de Rome à partir de la France sur la base de deux autres relations de voyage : celui de l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud, en 1254, et celui du marchand Barthélémy Bonis de Montauban à l'occasion de la deuxième année sainte en 1350.

L'itinéraire de Sigéric de Cantorbéry pour Via Francigena

© Google MapsPour ce qui est du GR® 145 - Via Francigena que nous connaissons aujourd'hui, c'est la route empruntée en 990 par Sigéric, alors fraîchement élu archevêque de Cantorbéry, qui fait foi. À cette époque, il décidait de se rendre à Rome pour recevoir le pallium, symbole de sa nouvelle autorité et de sa communion avec le successeur de Saint Pierre, des mains du pape Jean XV.  Un enjeu suffisamment important pour qu'il décide de répertorier les étapes de son parcours.

L'itinéraire décrit par Sigéric représente à ce jour la plus ancienne description que l'on connaisse de ce trajet en direction de la ville Éternelle. On peut penser que l'archevêque voulait fixer une fois pour toute la succession exacte des étapes de ce chemin, de sorte à ce que ses successeurs empruntent enfin un itinéraire bien défini sur le papier. Un itinéraire qui porte par ailleurs la spécificité d'avoir été renseigné non pas dans le sens de fréquentation des randonneurs d'aujourd'hui, à savoir de Cantorbéry vers Rome, mais bien depuis Rome jusqu'à Cantorbéry.

Pour son retour en terre anglaise, Sigéric consigna scrupuleusement les 79 localités où il fit étape de nuit, avant de rejoindre son Angleterre natale. On en compte 48 en Italie, 7 en Suisse et 24 en France. Parmi quelques unes d'entre-elles, on peut noter l’arrivée en Toscane près de Radicofani, le passage à Sienne, la traversée de l’Arno à Fucecchio, puis Lucques, Pontremoli et Montelungo. Plus loin, après avoir quitté l'Italie par le col du Grand-Saint-Bernard, il traversa la Suisse par Bourg-Saint-Pierre, Saint-Maurice, Lausanne et Orbe. Puis, dans les étapes françaises, acheminant Sigéric jusqu’à Calais, on reconnaît notamment Pontarlier, Besançon, Bar-sur-Aube, Châlons-en-Champagne, Reims ou encore Arras. Enfin, l’archevêque franchit la Manche pour rejoindre Canterbury, sans toutefois mentionner nulle part cette ultime étape.

Randonner sur le GR® 145 Via Francigena

Voici donc toute l'histoire qui réside autour du GR® 145 - Via Francigena. Cet itinéraire, ancienne voie commerciale et de pèlerinage, permet au randonneur de suivre au plus près la route empruntée par l'archevêque Sigéric de Cantorbéry il y a de cela plus de 1 000 ans ! Un chemin de mémoire que l'on peut parcourir facilement à l'aide du topoguide édité par la FFRandonnée : GR® 145 Via Francigena, de Canterbury à Reims

S'il ne répertorie par l'intégralité de son parcours en France, il n'en reste pas moins un excellent appui pour le début de cette longue itinérance de 80 jours. Pour la suite du trajet, l'Association Européenne des Chemins de la Via Francigena propose de nombreux guides qui sauront également vous apporter tous les éléments nécessaires afin de ne rien manquer en cours de route.

Topoguide GR® 145 - Via Francigena

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Sources : 

Publié le 11/09/2020