Dans les Écrins, un refuge emblématique perché à 3450m cherche son futur gardien
La Fédération française des clubs alpins et de montagne est à la recherche d'un gardien pour le mythique refuge de l'Aigle, perché à 3450m d'altitude au cœur du massif des Ecrins et avec vue imprenable sur les arêtes de la Meije.
Perché à 3450 m au-dessus de la vallée de la Romanche, le refuge de l'Aigle est accroché au rocher de l'Aigle, dans un des sites les plus extraordinaires de l'Oisans, tout près du versant nord de la Meije. Inauguré en 1910, ce refuge, parmi les plus anciens du territoire, entièrement refait à neuf en 2014 et pouvant héberger jusqu'à 30 personnes, est aujourd'hui à la recherche de son gardien pour la saison prochaine, annonce la FFCAM, gestionnaire du site. En effet, le gardien actuel de ce refuge va bientôt partir à la retraite et laissera son poste vacant à la saison prochaine. Une présence est donc demandé à compter du mois d'avril prochain. Tenté(e) par l'aventure ? Suivez le guide 👇
Pour des candidats expérimentés… et motivés
Autant vous avertir tout de suite, ce poste n'est pas à la portée de tous sans un minimum d'expérience et de motivation. Travailler à 3450m avec vue sur la Meije, ça se mérite ! Pour paraphraser l'annonce, les candidats intéressés par ce métier devront être en mesure de "gérer et exploiter un hébergement touristique de montagne [...] en site isolé d'altitude [...] et en assurer l'entretien courant". Autrement dit : être en capacité d'accueillir un public divers, francophone ou non, d'assurer la restauration et donc gérer l'approvisionnement du site, de conseiller cette clientèle et au besoin de participer aux secours, d'assurer la comptabilité, le nettoyage et l'entretien des locaux et de ses équipements (panneaux photovoltaïques, groupe électrogène, WC secs, gestion de l'eau), ou encore de gérer le tri des déchets. Enfin, le candidat devra "présenter un projet de développement du refuge et posséder des notions de communication / promotion / commercialisation".
Dernier détail, et pas des moindres : le refuge est cerné par la neige toute l’année et il est évidemment impossible d’y monter avec un véhicule : il est ravitaillé par hélicoptère. Pour gravir les 1 800 mètres de dénivelé depuis le village de Villar-d’Arêne, le gardien donc avoir de bonnes notions d’alpinisme. En hiver et au printemps, on y accède en ski. L’été, il faut franchir le glacier en cordée avec des crampons.
Tout ça pour quoi ?
Un gardien de refuge est un travailleur indépendant. Il peut travailler en couple, comme c'était le cas ces dernières années, mais aussi recruter ses propres employés. A ce titre, il doit payer un loyer à la FFCAM (à négocier). Le gardien perçoit ainsi pour le compte de la FFCAM le prix des nuitées selon les tarifs fixés. En parallèle, il exerce pour son compte une activité de restauration dont il conserve l'intégralité des résultats. En 2020/2021, 1158 nuitées ont été enregistrées (avec une fermeture au printemps pour cause Covid).
Niels Martin, directeur-adjoint de la FFCAM prévient dans les colonnes de Ouest France qu’il s’agit d’un métier passion et paradoxal "car il faut être à la fois passionné de montagne, et en même temps on n’a pas vraiment le temps d’en profiter". Malgré l'ensemble des contraintes qui peuvent coller avec ce job, la profession reste relativement accessible aux novices, notamment grâce à des formations mises en place par la FFCAM : deux années entre Alpes et Pyrénées qui débouchent sur un diplôme universitaire !
Pour autant, la FFCAM assure que les candidats ne manquent pas pour ce genre de poste. Nous avons énormément de demandes, c’est un métier qui fait rêver et qui attire les gens.
Et pas forcément les montagnards nés. Car la profession est aussi accessible aux novices grâce à une formation de gardien de refuge de montagne en alternance, soit un an à Foix (Ariège), soit un an à Autrans (Isère).
Rédaction MonGR - septembre 2021